[Portrait] Jean-Marc Scolari, Président du groupe SOUDAGE

20 mars 2023
Portrait JM Scolari

Jean-Marc Scolari est Gérant de la société Fronuis France depuis mars 2011 et Président du groupe SOUDAGE depuis janvier 2022.

Fronius, leader mondial du soudage à l’arc robotisé

En 1945, Günter Fronius, électrotechnicien qualifié autrichien, a l’idée de fabriquer un appareil qui permet de recharger les batteries de voiture et donc de les utiliser plus longtemps. C’est le coup d’envoi de Fronius.

Aujourd’hui, Fronius est leader mondial du soudage robotisé à l’arc et emploie 7 000 personnes réparties sur 42 filiales. Son marché principal reste le secteur automobile pour lequel Fronius a su développer des solutions spécifiques depuis les années 50.

« On a grandi avec l’automobile tant au niveau des équipements que des opérations avant-vente et après-vente. »

Dans la filiale France, on retrouve les 3 business unit du groupe : le soudage, le solaire photovoltaïque et le charging. Ayant toujours eu l’esprit collectif, Fronius est devenu adhérent d’EVOLIS (Symop à l’époque) dès 2003, soit rapidement après la formation de la filiale France.

Jean-Marc Scolari, un parcours international

A 52 ans, Jean-Marc est gérant de Fronius France, une PME de 100 collaborateurs, dont le siège social est situé à Roissy (95). Il est également directeur opérationnel de la branche charging pour l’intralogistique et de la branche soudage.

Il a commencé sa carrière dans différents groupes plutôt familiaux mais aussi dans des groupes américains, après des études littéraires suivies d’un Master 2 (DEA) d’études germaniques, complétés par des études de sciences économiques.

Il a occupé différents postes de directeur commercial en Allemagne au début des années 2000. En 2008, il rejoint la filiale française du groupe Fronius, en tant que directeur commercial de la branche solaire, avant d’en prendre la direction générale en 2011. En 2012, il devient également responsable opérationnel de la BU soudage et de la BU charging.

 

Le soudage, un métier de passion

Jean-Marc Scolari n’avait pas l’ADN du soudage. Mais en arrivant chez Fronius et en rejoignant rapidement ses pairs au sein de l’organisation professionnelle dès octobre 2011, il a côtoyé ses homologues qui avaient plus de 10 ou 15 ans d’expériences et a ainsi découvert la passion du soudage.

Le groupe SOUDAGE rassemble des profils d’entreprises très différentes en termes de taille mais chaque adhérent compte autant qu’un autre. Une bonne partie des adhérents vient chercher des outils RH, juridiques, des CGV, des échanges pour confirmer ou infirmer des approches. Ils viennent pour jauger leur structure à l’aune des évolutions du marché, pour la convivialité, et pour partager les bonnes pratiques du dirigeant.

Les membres du groupe SOUDAGE peuvent être en compétition sur le terrain, mais ils sont très fiers de la bonne ambiance qui règne au sein du groupe dont ils sont les principaux acteurs à chacune de leurs rencontres.

Une vision pragmatique du collectif

Autant participer aux réunions du groupe SOUDAGE d’EVOLIS (Symop à l’époque) a été une évidence pour Jean-Marc Scolari autant devenir Président du groupe n’était dans ses projets initiaux.

Mais quand Slavi Ditchev -le précédent Président du groupe- a annoncé son départ à la retraite en 2022 après 4 mandats consécutifs, Jean-Marc n’a pas hésité longtemps avant de présenter sa candidature car toutes les conditions étaient réunies : le respect qui règne entre les membres du groupe, la grande qualité des débats pendant les réunions et le fait qu’il s’estimait en capacité d’amorcer un virage, générationnel d’abord mais également dans la façon de procéder, par rapport à l’ancien Président, l’ont convaincu qu’il avait sa place à la présidence du groupe.

Une manifestation extrêmement concrète de ce virage est sa gestion du projet de marque EVOLIS sur lequel le groupe s’est préparé et beaucoup questionné.

« On passe ce cap et la vie continue sans appellation Symop. Je suis curieux de voir ce que va devenir la nouvelle OP »

Son rapport plus distancié sur cette question, lié au fait qu’il a moins que son prédécesseur l’ADN très forte du soudage, pourrait être perçu comme une faiblesse mais il lui permet au contraire une adaptation au changement plus pragmatique.

Pour Jean-Marc Scolari, l’organisation professionnelle est un endroit qui doit permettre à ses membres de grandir en tant que dirigeant, en confrontant les points de vue et d’enrichir ses collaborateurs grâce aux services complémentaires. Mais elle doit également se renouveler en permanence dans sa gestion et dans les contenus proposés pour rester pertinente.

« Le Symop a adopté une bonne attitude depuis des années, notamment pendant la crise du COVID et avec le lancement d’EOLE, je ne souhaite pas perdre ça, même si on est plus nombreux depuis la fusion avec EVOLIS. »

Sa profession de foi pour le groupe

Ses motivations plus profondes sont en grande partie liées à la formation, à la réforme du système scolaire et à l’apprentissage. Par opposition avec ce qui se passe en Allemagne ou en Autriche, il est nécessaire de redorer l'image des métiers artisanaux et industriels en France pour que l’orientation vers ces carrières ne soit plus considérée comme un échec. Il souhaite participer au combat pour embellir l’image de ces métiers, revaloriser la filière, donner envie aux jeunes, d’abord dans les métiers du soudage, puis plus largement pour le compte de toute l’organisation.

« Je ne manque pas une occasion d’accueillir des collégiens qui sont toujours très surpris en voyant les cellules robotisées. A cet instant, tout ce qu’on fait prend du sens. »

Dans son entreprise, comme au sein du groupe SOUDAGE, Jean-Marc Scolari est convaincu de la richesse apportée par la mixité, des générations et des sexes, qui permet de véhiculer une vision différente et de remettre en question des connaissances et des méthodes en place depuis longtemps. Par exemple, avec le COVID et les nouvelles technologies, les anciennes pratiques ont été complètement balayées et le métier de commercial a changé. La technique ne fait plus tout et les commerciaux doivent évoluer en collaborant davantage avec le marketing.

Concrètement, sa vision stratégique pour le groupe SOUDAGE repose sur le fait d’être capable de produire des résultats concrets avec 3 réunions, 3 moments clés dans l’année pour :

  1. Faire le point sur des sujets qui sont chers à tous les membres, notamment le recrutement ;
  2. Echanger sur les sujets critiques qui les touchent tous, comme la réglementation sur les fumées de soudages ;
  3. Faire travailler les membres de groupe en mode projet sur certains sujets en dehors des réunions pour produire des contenus exploitables et productifs pour tous les membres du groupe.

A l’échelle d’EVOLIS, Jean-Marc Scolari souhaite que le rapprochement permette à tous les adhérents d’apprendre à mieux se connaitre, de saisir les opportunités de business, de générer des synergies, notamment en appréhendant mieux les enjeux industriels futurs. Pour cela, il faudra ouvrir un peu les groupes et sortir de sa zone de confort en accueillant des adhérents issus d’autres métiers pour travailler sur des projets communs, réfléchir à des problématiques communes ou développer des solutions compatibles avec les objectifs de compétitivité et de décarbonation de l’industrie en France.

« Aujourd’hui l’ambiance dans le groupe soudage est bonne, mais on ne se mélange pas trop. Avec 600 sociétés au sein d’EVOLIS, le digital doit contribuer à nous rapprocher, EOLE est le levier parfait pour cela »

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